AU VENTRE DES REVES
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Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise façon d’écrire une chanson. L’étincelle de départ peut découler d’une idée, d’une émotion, d’une situation vécue ou imaginaire, d’un bout de phrase, d’un court motif musical (un riff) ou encore d’une petite mélodie qui s’incruste dans notre tête. La musique peut venir avant les paroles, l’inverse est aussi vrai. Il arrive que ces deux composantes surgissent en même temps ou que la solution à l’écriture réside dans le collage de deux ébauches différentes qui n’ont, au départ, aucun lien entre elles.
Dans le cas d’Au ventre des rêves, il y a un peu de tout ça. J’avais griffonné un début de texte (le premier couplet et quelques phrases éparses), mais j’étais incapable d’aller plus loin. J’ai abandonné l’idée. Quelques semaines plus tard, je jouais de la guitare et un motif est apparu tout seul sous mes doigts. J’aimais l’ambiance vaporeuse qui se dégageait de cette ébauche de quatre mesures, mais je l’ai mise de côté aussi. Je travaillais sur un projet a cappella, il n’y avait pas de place pour cela dans ce que je faisais.
Mais un des facteurs de la créativité est la flexibilité d’idée, qui consiste à considérer les choses sous un nouvel angle. Souvent, cela permet de relancer l’écriture. On se pose alors toutes sortes de questions. Et si ces deux vers qui me semblent pertinents pour un couplet étaient plutôt utilisés dans le refrain ? Cette rime à laquelle je tiens et pour laquelle je ne trouve pas de suite, si je la modifiais ? Ces bribes de texte et de musique sans liens entre elles seraient-elles faites pour aller ensemble ? Ce motif de guitare pourrait-il être fait à la voix et devenir l’accompagnement principal d’une pièce a cappella ? Ah… Je venais de découvrir les solutions à mon blocage.
J’ai chanté en boucle les quatre mesures au lieu de les jouer à l’instrument et y ai ajouté un B, une deuxième partie contrastante. L’ambiance mystérieuse de la musique collait bien aux quelques phrases déjà existantes. Une structure s’établissait et me dictait la suite. À partir de là, j’ai écrit assez facilement le texte manquant en imaginant deux jeunes amants qui se retrouvent en secret à la brunante, sous le regard bienveillant de la lune et d’une nature accueillante et protectrice.