Ce n’est pas de prendre de l’âge qui me fait peur. C’est de penser vieux, d’agir vieux. C’est de rétrécir volontairement son propre terrain de jeu, d’action, de réflexion, peu importe le nombre de bougies que l’on souffle au moment de son anniversaire. La résignation me tue, être raisonnable m’ennuie. Cela étant dit, je ne me considère pas au-dessus de la mêlée. Je dois me surveiller moi aussi pour ne pas glisser sur la pente insidieuse de la vieillesse. Mais je tente jour après jour de faire mienne cette citation de John Barrymore : Un homme n’est vieux que quand les regrets ont pris chez lui la place des rêves.

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Je ne sais pas exactement quelle mouche m’a piqué quand j’ai écrit le texte de cette chanson. Mais il est clair que cela ressemble à un débordement d’exaspérations au regard de notre façon d’être collectivement. J’ai parfois l’impression que l’on vit dans une société molle, indolente. Une société frileuse face au changement, enlisée dans un confort chèrement acquis. J’aimerais sincèrement qu’on me prouve que j’ai tort. En attendant, je vais continuer de chanter Devenir vieux, ne serait-ce que pour rester de veille…

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En écrivant le texte de cette pièce, j’imaginais y apposer une musique simple, énergique, directe, en m’inspirant de loin de certains artistes du mouvement new wave des années 1970-80. Pour maintenir une tension constante et souligner le caractère un peu baveux des paroles, j’ai volontairement créé des mélodies dont le rythme varie très peu et où les notes sont répétées. Ensuite, l’idée m’est venue d’ajouter une deuxième voix dans l’aigu en réponse à la première afin d’amener un peu de contraste et d’adoucir le ton de l’ensemble. (Je ne suis pas vraiment un jeune rebelle new wave…)