SOUS LE SAULE
Cliquez sur le casque d'écoute pour entendre la chanson
Le point de départ de cette chanson est particulier. Comme c’est fréquemment le cas, le sujet du texte s’est révélé de lui-même au cours d’exercices d’écriture où je m’impose des restrictions au regard de certaines composantes de la langue. Je prends toujours beaucoup de plaisir à ces jeux.
Pour créer de la fluidité, j’essayais volontairement d’éviter le plus possible certaines consonnes occlusives (T, B, K et P), et j’en utilisais d’autres à profusion (comme le S). En exploitant les homophonies et les allitérations, je cherchais aussi à ce que les syllabes se répondent, que les auditeurs perçoivent une parenté entre elles. La répétition quasi obsessionnelle de certains phonèmes permet d’écrire des vers qui coulent plus aisément. Les mots sous le saule se sont vite imposés comme un leitmotiv.
Peu à peu, l’histoire s’est dessinée sans que j’aie fait un choix conscient. Pour la raconter, il me suffisait de sélectionner certains mots plutôt que d’autres en fonction de leur sonorité.
Sur le plan musical, j’aime croire qu’une seule voix humaine utilisée avec sensibilité et un peu d’imagination peut suffire à faire entendre la percussion, la basse, la mélodie et une voix secondaire sans aucun accompagnement. Là encore, c’est une restriction qui mène à découvrir des avenues auxquelles on ne penserait pas de prime abord.
Malgré le côté dansant de la pièce, j’ai tenté de ne pas perdre de vue les paroles. Il est question ici d’une jeune fille saoule, désorientée émotivement. Comme interprète, on se doit de rendre justice à la musique en racontant avec justesse l’histoire vécue par le personnage.